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Nos gouvernements, sont à chercher des moyens pour améliorer la qualité du français au Québec. On trouve des pistes de solution dans plusieurs aspects de la vie d'aujourd'hui. Il est vrai qu'on devrait se restreindre  d'interviewer des gens qui sont incapables de d'aligner deux phrases dans un français plus ou moins correct. Une fois pour toute "BON MATIN" et "ÇA L'A" ne sont pas des expressions françaises. On rencontre partout des gens, qui disent à propos de ces expressions: "Ben c'est pas grave". Ce sont des paresseux de la langue. Si on veut améliorer la diffusion de notre langue, il faut faire des efforts. 

Mon ami Normand, a trouvé un texte superbe de Christophe Calvé, qui suit. Un des grands responsables de cette détérioration, au Québec, est le réseau TVA et ses dépendances, qui se croit faire "peuple" en avilissant le français. Ce texte à lui seul vous donnera des pistes de solutions. Il n'a pas besoin de commission d'enquêtes, de lois, de cours mais l'autocorrection de notre niveau de français, qui nous emmènera à parler une langue moins châtiée. 

Pour les paresseux de la langue, ne me citez surtout le Fran-glais parlé chez nous amis de l'autre côté de l'atlantique. On peut utiliser des mots anglais quand le mot n'existe pas en français mais surtout pas quand il existe pressing (nettoyeur), ticket (billet), drugstore (pharmacie), on line (en ligne) et j'en passe plusieurs centaines. Il faut cependant réaliser que c'est surtout en île de France qu'on veut faire "smart" en utilisant des anglicismes. 

Voici donc le texte de Christophe Calvé

"La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.
La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.
Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.
Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.
Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.
Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.
Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.
Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté".

Christophe Clavé 

Qui est Christophe Calvé

Biographie
Diplômé de Sciences-Po Paris, titulaire d'un MBA, coach professionnel, Christophe Clavé a passé 25 ans en entreprise, en tant que DRH puis Directeur Général. Il a également été chargé du cours Stratégie et Politiques d'Entreprise à HEC Paris pendant 5 ans. Actuellement Président d'une société d'investissement, et coach de dirigeants, il est également associé au sein du cabinet Alturion, dont il contribue au développement.

Dégradation de la langue française au Québec, réflexion
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Tag(s) : #Réflexions
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