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Depuis bientôt deux ans, le conflit syrien a disparu de la carte médiatique. Image faussée par nos médias qui sont passés à autre choses soit de plus lucratives ou plus locales. Il est vrai que la pandémie a pris le dessus sur tout et se doit être la nouvelle du jour, mais qu'en est-il devenu de la Syrie de Bashar El-Assad. J'essairai de vous en faire un portrait en ce 23 novembre 2021. soit dix ans après le début du conflit. Le conflit a été relégué à l'arrière plan et Il est même difficile de trouver de l'information mise à jour,  sur ce conflit. 

La Syrie toujours dévastée par la guerre
Déclenché en 2011 par la répression meurtrière de manifestations pro-démocratie pacifiques, ce conflit s'est transformé au fil des ans en une guerre complexe impliquant factions rebelles, groupes djihadistes et puissances étrangères. La guerre a dévasté le pays et fait plus au moins 384 000 morts, dont plus de 116 000 civils, selon un bilan publié en 2020 par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.Le régime de Bachar al-Assad contrôle aujourd'hui plus de 70 % d'un territoire morcelé, grâce à l'appui militaire de ses alliés indéfectibles : la Russie, l'Iran, ou encore le Hezbollah libanais.

De plus, l'épidémie de Covid-19 engendre une saturation des hôpitaux, aussi bien dans les zones rebelles que celles contrôlées par Damas. 

Le Covid-19 n'a pas effacé les conflits et les guerres. Dans la Syrie en ruines, mais aussi dans les régions sous contrôle du régime de Bachar al-Assad, l'épidémie fait rage en parallèle des bombardements sur les zones rebelles.  

Le ministère syrien de la Santé a commencé le transfert de patients atteints du Covid-19 à Damas et Lattaquié vers d'autres provinces du pays, sur fond de saturation des hôpitaux et de taux record de contaminations, selon un responsable.   


Officiellement, le pays a recensé depuis le début de la pandémie 32 580 cas de Covid-19, dont 2198 décès. Mais depuis la mi-août, la Syrie connaît une hausse exponentielle du nombre de contaminations, ayant bondi de moins de 50 par jour à plus de 300 cas quotidiens, selon les chiffres officiels. 

Peu de personnes vaccinées
Une campagne de vaccination contre le coronavirus a été lancée cette année par le ministère syrien de la Santé en collaboration avec l'ONU, dans le cadre du programme Covax visant à garantir un accès équitable au vaccin. 

Le conflit ressurgit un peu partout dans les zones qui é.taient contrôlées par le opposants au régime El-Assad. 

Le cauchemar n'est pas terminé pour Deraa : ancien bastion rebelle, cette ville subit l'ire de l'armée syrienne et de ses alliés. Trois ans après un accord dit de réconciliation négocié par Moscou, le berceau du soulèvement antirégime connaît de nouveau des combats entre rebelles et les forces du pouvoir en place, aggravant une situation humanitaire déjà mauvaise. Dans le sud de la Syrie, Deraa "meurt sous le siège de la famine et des obus" des forces loyales au régime de Bachar El-Assad déclare l'éditorialiste syrien Ghazi Dahman dans les colonnes du quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid. Déjà la cible de nombreuses attaques depuis l'insurrection en 2011, pourquoi la violence repart-elle dans cette province rebelle ? 

En mai, des habitants ont manifesté contre l'élection présidentielle, remportée sans surprise par Bachar al-Assad. Ces opposants refusaient l'organisation du scrutin dans leurs zones d'influence. Fin juillet, la région a été secouée par des combats, "les plus violents" depuis 2018, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui a fait état de 32 morts, dont 12 civils. Les affrontements ont duré deux jours à Deraa, avant le lancement de pourparlers parrainés par Moscou en vue d'un règlement. Si l'intensité des combats a baissé, "les forces du régime continuent de mener des attaques quasi-quotidiennes (...) dans le but d'épuiser les combattants qui ne disposent que d'armes légères", affirme Omar Hariri, militant d'un groupe qui recense les "martyrs" de la région. 

Comment Bachar el-Assad veut "normaliser" son régime (et commence à réussir)
Le régime syrien tente de retrouver une légitimité sur la scène internationale, encouragé par les réponses positives du Golfe et de certains pays européens. Mais les Etats-Unis auront le dernier mot.

Damas, une capitale où vous pouvez vous sentir en sécurité. Après dix ans de guerre, 500 000 morts et 12 millions de déplacés, on pourrait croire que seul Bachar el-Assad serait capable de tenir un tel discours aujourd'hui. Pourtant, ce sont bien les autorités danoises qui scandent ce slogan depuis début avril. D'après Copenhague, la capitale syrienne est désormais suffisamment sûre pour que les milliers de réfugiés sur son sol puissent y retourner sans craindre pour leur vie.  

"Le gouvernement danois poursuit son agenda anti-immigration sur le dos des réfugiés syriens, il est absurde de dire qu'ils seraient en sécurité à Damas, souligne Joseph Daher, spécialiste de la Syrie à l'Institut européen de Florence. Ce discours d'un pays de l'UE valide la propagande de Bachar el-Assad, qui doit être ravi." 

Des ambassades européennes de nouveau ouvertes à Damas

Des centaines de Syriens ont déjà perdu leur statut de réfugié au Danemark et sont priés de trouver un moyen de retourner dans un pays où le régime punit par la torture ou la mort ceux qui l'ont fui. "Pour l'instant, les autorités danoises ne procèdent pas à des expulsions forcées vers la Syrie car les contacts diplomatiques n'ont pas été renoués, indique Lena Odgaard Bjornsen, porte-parole du Danish Refugee Council. Mais les permis de résidence sont retirés si les réfugiés refusent de retourner en Syrie et ces derniers sont placés en centres de détention, peut-être indéfiniment." 

Le président Assad qui vient d'être réélu avec 95% des voix.

Le président Assad qui vient d'être réélu avec 95% des voix.

Partie en rose: contrôlée par El-Assad, Jaune: forces démocratiques syriennes, vert:Armée syrienne libre

Partie en rose: contrôlée par El-Assad, Jaune: forces démocratiques syriennes, vert:Armée syrienne libre

Pourquoi la guerre en Syrie dure-t-elle depuis 10 ans ?

Avant même le début du conflit, de nombreux Syriens se plaignaient du taux de chômage élevé, de la corruption et du manque de liberté politique sous la présidence de Bachar el-Assad, qui a succédé à son père, Hafez, après sa mort en 2000.
En mars 2011, des manifestations pro-démocratie ont éclaté dans la ville de Deraa, dans le sud du pays, inspirées par les soulèvements dans les pays voisins contre des dirigeants répressifs.
Lorsque le gouvernement syrien a eu recours à une force meurtrière pour écraser la dissidence, des manifestations exigeant la démission du président ont éclaté dans tout le pays.

Les troubles se sont étendus et la répression s'est intensifiée. Les partisans de l'opposition ont pris les armes, d'abord pour se défendre, puis pour débarrasser leurs zones des forces de sécurité. M. Assad promet d'écraser ce qu'il appelle le "terrorisme soutenu par l'étranger".
La violence s'est rapidement intensifiée et le pays a sombré dans la guerre civile. Des centaines de groupes rebelles ont vu le jour et il n'a pas fallu longtemps pour que le conflit devienne plus qu'une bataille entre Syriens pour ou contre M. Assad. Des puissances étrangères ont commencé à prendre parti, envoyant de l'argent, des armes et des combattants, et à mesure que le chaos s'aggravait, des organisations djihadistes extrémistes ayant leurs propres objectifs, comme le groupe État islamique (EI) et Al-Qaïda, se sont impliquées. Cela a renforcé l'inquiétude de la communauté internationale, qui les considère comme une menace majeure.
Les Kurdes de Syrie, qui revendiquent le droit à l'autonomie mais n'ont pas combattu les forces de M. Assad, ont ajouté une autre dimension au conflit.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un groupe de surveillance basé au Royaume-Uni et disposant d'un réseau de sources sur le terrain, avait recensé la mort de 387 118 personnes en décembre 2020, dont 116 911 civils.
Ce bilan n'inclut pas 205 300 personnes portées disparues et présumées mortes, dont 88 000 civils qui seraient morts sous la torture dans des prisons gérées par le gouvernement.
Un autre groupe de surveillance, le Centre de documentation des violations, qui s'appuie sur les informations fournies par des militants à travers le pays, a enregistré ce qu'il considère comme des violations du droit humanitaire international et des lois sur les droits de l'homme, notamment des attaques contre des civils.
En décembre 2020, il avait recensé 226 374 décès liés aux combats, dont 135 634 civils.
Près de 12 000 enfants ont été tués ou blessés, selon l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance.
 

Où en est la guerre en Syrie? COVID, famine et mort!
Où en est la guerre en Syrie? COVID, famine et mort!

Un résumé de la dernière décennie: 

La guerre civile syrienne — ou révolution syrienne — est un conflit armé en cours depuis 2011 en Syrie. Elle débute dans le contexte du Printemps arabe par des manifestations majoritairement pacifiques en faveur de la démocratie contre le régime baasiste dirigé par le président Bachar el-Assad. Réprimé brutalement par le régime, le mouvement de contestation se transforme peu à peu en une rébellion armée.

De nombreux belligérants participent au conflit qui connaît plusieurs phases. La majeure partie des premiers groupes insurgés se structurent autour de l'Armée syrienne libre (ASL), qui est fondée en juillet 2011. L'opposition politique en exil forme quant à elle le Conseil national syrien (CNS) en septembre 2011 puis la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR) en novembre 2012. En 2012 et 2013, les rebelles s'emparent de la majeure partie du nord et de l'est de la Syrie, mais le régime de Bachar el-Assad résiste dans le sud et l'ouest du pays. L'opposition obtient des financements et des armes de la part de la Turquie, de l'Arabie saoudite, du Qatar, de la Jordanie, des États-Unis et de la France. Mais l'ASL est progressivement supplantée dans plusieurs régions par des groupes islamistes sunnites ou salafistes, comme Ahrar al-Cham ou Jaych al-Islam, ou encore par des groupes salafistes djihadistes, comme le Front al-Nosra, reconnu en 2013 comme la branche syrienne d'al-Qaïda. Le régime syrien est quant à lui soutenu indéfectiblement par l'Iran, qui lui fournit des financements pour contourner les sanctions internationales et qui dépêche dès le début du conflit des officiers du Corps des Gardiens de la révolution islamique et des dizaines de milices islamistes chiites venues du Liban, d'Irak ou d'Afghanistan, comme le Hezbollah, l'Organisation Badr ou la Division des Fatimides. En 2012, un autre acteur, le Parti de l'union démocratique (PYD), aile syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), prend avec sa branche armée, les Unités de protection du peuple (YPG), le contrôle des régions kurdes, au nord de la Syrie.

Le rapport des forces en présence est bouleversé par l'apparition en Syrie de l'organisation salafiste djihadiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL) — rebaptisé ensuite État islamique (EI) — qui en 2014 entre en conflit contre tous les autres belligérants, s'empare de l'est de la Syrie, ainsi que du nord-ouest de l'Irak, et proclame la restauration du califat. En septembre 2014, menée par les États-Unis, une coalition internationale formée contre l'État islamique commence à mener des bombardements en Syrie et décide d'appuyer les YPG. Forts du soutien américain, les Kurdes remportent une première victoire à Kobané en janvier 2015, forment en octobre 2015 une alliance avec des groupes arabes qui prend le nom de Forces démocratiques syriennes (FDS), et lancent une campagne contre les djihadistes qui aboutit en octobre 2017 à la chute de Raqqa, la « capitale » syrienne de l'EI. La Turquie intervient également militairement en Syrie : d'abord contre l'État islamique en 2016 et 2017, avant d'attaquer les FDS en 2018 en raison de leurs liens avec le PKK.

De son côté, la Russie entre dans le conflit syrien en septembre 2015 en intervenant militairement pour soutenir le régime syrien. Cette intervention redonne l'avantage au camp loyaliste : l'armée syrienne et ses alliés remportent des victoires décisives à Alep en décembre 2016, à Homs en mai 2017, à Deir ez-Zor en novembre 2017, dans la Ghouta en mai 2018 et à Deraa en juillet 2018.

En se prolongeant dans le temps, le conflit syrien est devenu à la fois une guerre civile, une guerre confessionnelle et une guerre par procuration. Depuis mars 2011, le conflit a fait autour de 500 000** morts d'après les estimations de diverses ONG. Des attaques à l'arme chimique et de nombreux massacres, crimes de guerre et crimes contre l'humanité ont été commis, principalement par le régime syrien et par l'État islamique. Le camp loyaliste syrien est responsable de la grande majorité des victimes civiles de la guerre par ses bombardements aériens massifs et par la répression exercée contre l'opposition, qualifiée de politique d'« extermination » par l'ONU : entre 70 000 et 200 000 personnes ont disparu dans les prisons du régime, au moins 17 000 d'entre elles y ont été torturées à mort et plus de 5 000 à 13 000 autres ont été exécutées par pendaison, principalement dans la prison de Saidnaya.

La moitié de la population est déplacée pendant le conflit, et cinq à six millions de Syriens ont fui le pays, soit le quart de la population.

** Plus que les autres sources citées à environs 400,000 morts. 

Où en est la guerre en Syrie? COVID, famine et mort!
Où en est la guerre en Syrie? COVID, famine et mort!

Sources: L'express, Wikipédia, BBC

Ces sources sérieuses représentent la situation en Syrie en ce moment. La guerre n'est pas terminée et l'Europe recommence à faire des affaires avec Damas. Tant que ce conflit restera à l'arrière plan, les syriens continueront de mourir ou d'être déplacés. 

Tag(s) : #conflits dans le monde
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